BÂTIMENTS RÉSIDENTIELS ET TERTIAIRES
VISION
Le logement de 2050 existe déjà en 2022. Mais il a été modifié en profondeur : d’une part à travers la rénovation thermique profonde et le développement de système de chauffage et de refroidissement renouvelable et durable, d’autre part, en apportant des modifications structurelles (division, aménagement pour les personnes âgées, etc.) pour être plus en phase avec les besoins de la population et densifier démographiquement les zones qui était trop étalées.
Les formes d’occupation d’une maison sont plus variées et protéiformes (habitat groupé, habitat kangourou, colocation, etc.). Les pratiques de chauffage ont évolué vers le slow heat : l’objectif est de chauffer les personnes, non plus forcément les pièces entières ou le bâtiment dans sa totalité.
L’entretien et la transformation du bâti “déjà là” ont permis d’éviter de construire du neuf. Les opérations de démolition-construction neuve, au lourd bilan carbone, ont été peu à peu abandonnées au profit de la rénovation et transformation lourde du bâti. La déconstruction sélective des bâtiments transformés ou démolis est devenue la norme, soutenue par un marché des matériaux de réemploi particulièrement dynamique.
Au total, non seulement les émissions de GES du secteur sont pratiquement nulles mais en outre, malgré une augmentation du prix de l’énergie, la facture des wallons est maîtrisée. Le secteur de la rénovation et sa fédération (anciennement) Embuild, rebaptisée « Emrenovate », offrent des emplois qualitatifs, durables et ancrés dans l’économie locale. La Wallonie a développé une expertise dans la gestion du bâti qui en fait un leader au niveau européen.
MESURES PHARES
A) Implémenter une obligation de rénovation pour les locations et après changement de propriété
B) Simplifier et cibler le régime des primes et prêts à taux zéro
C) Favoriser la mobilité résidentielle, la division
D) Interdire les chaudières mazout et préparer la sortie des chaudières gaz
E) Créer une agence de la rénovation pour sensibiliser, former et accompagner à la rénovation.
F) Pour les ménages les plus précarisés, proposer un modèle d’accompagnement sur la sélection des travaux, le choix de l’entrepreneur (via un marché public global géré par la région), le suivi des travaux, la réception et le contrôle.
Chiffres clés
Le bâtiment représente 19 % de l’empreinte carbone des Belges : 10 % pour le chauffage et 6 % pour la construction et rénovation des bâtiments, 3 % pour l’eau chaude, l’électro1
par ménage en moyenne en Wallonie impliquent un besoin en petit logement mais 7 9 % des logements existants et 50 % des constructions neuves sont des maisons unifamiliales…
des logements au label PEB F et G en 2018
DÉVELOPPEMENT DES MESURES
Il est nécessaire et possible d’avoir des logements et bâtiments qui n’amplifient plus la détérioration du climat. Ce chantier majeur touche à de nombreuses caractéristiques des bâtiments que nous utilisons – isolation thermique, taille des logements, localisation, choix des matériaux de construction mais aussi le système de chauffage et de refroidissement. C’est à cette approche intégrée que le prochain gouvernement doit s’atteler pour atteindre le graal écologique, économique et social que représenterait une vague de rénovation réussie.
En termes de rénovation, le cadre réglementaire doit viser à augmenter la proportion de rénovation profonde du parc de bâti résidentiel à 3 % par an d’ici 2030. L’urgence principale est l’application de la stratégie de rénovation qui cible en priorité les rénovations des logements les moins efficients (PEB G), à fortiori si elles sont chauffées au mazout et que le réseau de gaz n’est pas disponible.
Les rénovations doivent intégrer davantage une réflexion sur la biodiversité et les normes sanitaires.
A ce stade, les Wallon·ne·s qui ont les moyens de mener une rénovation hésitent, à cause de la complexité des aides, tandis que beaucoup n’ont pas la possibilité de faire face financièrement et doivent être aidés et accompagnés. Le politique craint les mesures réglementaires (obligation de rénovation, limitation des constructions neuves, obligation renouvelable) absolument nécessaires mais qui nécessitent des mesures sociales d’accompagnement pour en limiter les effets. Enfin le secteur de la construction se transforme trop lentement en secteur de la rénovation.
Canopea soutient les recommandations élaborées conjointement par les ONGs environnementales et les organisations de lutte contre la pauvreté dans le cadre de la coalition climat. Ce Pacte énergie logement est disponible sur le site de la coalition climat.
5.1 Des mesures clés pour déclencher la rénovation wave
Énonçons d’abord quelques principes de base de la rénovation wave A) Soutenir les rénovations profondes en priorité B) Implémenter le développement des feuilles de route
5.2 Des logements neufs climatiquement neutres
Dans une logique de fin de l’étalement urbain, les bâtiments résidentiels neufs doivent devenir l’exception (dent creuse dans une zone de centralité, reconstruction en cas
5.3 Une approche pragmatique mais ambitieuse pour le chauffage
L’importance absolue de réduire rapidement la consommation d’énergie des bâtiments ressort de toute discussion sur le chauffage et doit demeurer la priorité des autorités. La
5.4 Valoriser en priorité les bâtiments existants
La Wallonie se caractérise par un logement très grand par rapport à la taille des ménages et par de très nombreux bâtiments inoccupés. L’évolution démographique,
5.5 Intégrer la biodiversité dans les projets de rénovation de construction et d’aménagement
Intégrer la biodiversité dans l’aménagement La présence de la faune et la flore ne se limite pas aux seules réserves naturelles et espaces verts ruraux.
5.6 Accompagner le secteur dans son shift vers la rénovation et la circularité
La construction est un processus particulièrement consommateur en ressources et en énergie. La construction d’une maison neuve nécessite en moyenne entre 200 et 400 tonnes