Verdir les budgets et les investissements
La transition vers une société décarbonée implique une réorientation importante des dépenses et des investissements actuels : alors que les besoins ne sont pas satisfaits dans les secteurs de la transition, des sommes colossales continuent à être investies dans des actifs incompatibles avec la préservation du climat, tant par les pouvoirs publics, que par une partie des entreprises et des citoyen·ne·s. Cela requiert plusieurs actions au niveau fédéral.
→ Une stratégie ambitieuse de finance durable. Faire des estimations annuelles du « déficit de financement » par rapport à une transition juste et cartographier en détail les flux de financement privés et publics vers des investissements respectueux de l’environnement. Ensuite, mettre en œuvre un plan pluriannuel de mobilisation des investissements publics et privés pour une transition juste vers une société décarbonée, résiliente et 100 % renouvelable.
→ Mettre en place des feuilles de route obligatoires climat et biodiversité pour les acteurs financiers. Il est crucial d’imposer aux acteur·rice·s de la finances des trajectoires de désengagements des investissements incompatibles avec le maintien d’une planète viable.
→ Mettre en place une stratégie volontariste climat et biodiversité pour le gouvernement en tant qu’investisseur (FPIM, Credendo, Belfius). Utiliser Belfius (détenue à 100 % par le Gouvernement fédéral) comme fer de lance d’une vague d’investissements socio-écologiques. Mettre les sociétés d’investissement fédérales (et régionales) au travail : assurer plus de transparence, renforcer la coopération interfédérale, augmenter les ressources dont elles disposent et les recentrer sur une mission d’investissement à grande échelle dans des investissements socio-écologiques.
→ Écologisation du cadre financier. Le Gouvernement doit mettre en place des principes de Green Budgeting pour identifier systématiquement les domaines dans lesquels les dépenses publiques contreviennent ou soutiennent les objectifs de durabilité. Les mesures de soutien fiscal doivent respecter certains principes : (1) pas de soutien aux activités nuisibles à l’environnement, (2) le ciblage des ressources là où les besoins sociaux sont les plus élevés, et (3) une justification systématique et une évaluation explicites du soutien au regard des objectifs sociaux et environnementaux.