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3.7 Un développement renouvelable qui ne se fait pas au dépend de la biodiversité

Le développement éolien, et des énergies renouvelables de manière générale (hydroélectricité, champs de panneaux photovoltaïques), ne peut se faire au détriment de la biodiversité régionale. En pratique, cela veut dire : 

a) Dans le cadre de l’implémentation de la directive renouvelable, il est crucial de maintenir et de veiller à l’application stricte du cadre actuel, à savoir notamment la réalisation d’une étude d’impact environnementale qui évalue l’intégration du parc éolien dans son environnement direct et indirect, que ce soit au niveau biologique, paysager, acoustique, humain ou encore urbanistique, qui effectue des inventaires sur la faune (avifaune, chiroptères, etc.) et la flore (lichens, éléments bocagers, etc.) et évalue l’impact que pourrait avoir la mise en place du parc éolien sur le site en question. Une stricte application hiérarchisée du principe « éviter, réduire, compenser » doit demeurer la règle et la responsabilité du promoteur.

b) Il faut également veiller à ce que les mesures d’atténuation et de compensation soient effectivement mises en place et vérifier l’effectivité de ces mesures à travers des protocoles de suivis, complètement déficients aujourd’hui. Si la compensation est mise en place, elle doit pouvoir garantir l’équivalence écologique par rapport aux éléments naturels perturbés ou détruits et être localisée au plus près de la zone impactée.

c) Les exigences doivent évoluer avec les retours d’expérience. Il s’agit notamment, par les retours d’études menées au niveau international, de mieux cerner l’impact des concentrations de parcs éoliens sur les parcours d’espèces sensibles (rapaces et chauves-souris principalement) qui se reproduisent, migrent et hivernent sur les sites envisagés. 

d) Renforcer les liens et les synergies entre les politiques énergétiques et celles de la conservation de la nature, au sein de l’Administration notamment.

e) Dans ce cadre, la planification territoriale, dont la désignation de zone propice au développement éolien prévue par la directive RE, doit intégrer cette approche régionale. Cela veut dire notamment : évaluer l’impact sur les espèces, y compris les migrateurs et garantir le maintien d’une diversité de biotopes exempts de développement éolien au niveau régional (plaine agricole, etc.).

f) Dans le cadre du développement de l’hydroélectricité en Wallonie, favoriser l’utilisation de turbines ichtyocompatibles et/ou adapter le protocole de turbinage, avec une attention particulière pour les espèces de grands migrateurs. Le choix de la solution la plus adaptée sera réalisé sur base d’une évaluation scientifique, en fonction du contexte du site (courant, exutoire, position des turbines, etc.), et en bonne collaboration avec les services compétents de l’Administration. Mise en conformité des installations hydroélectriques déjà existantes selon un délai à définir qui évalue l’impact sur le productible et les coûts.

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