La chercheuse Mathilde Flas de l’ULiège a recensé des milliers de bâtiments inoccupés en Wallonie ; son travail permet d’objectiver le ressenti qu’expriment depuis longtemps les associations de Canopea, à savoir « Comment peut-on encore autoriser l’artificialisation d’autant de km² alors qu’il existe une variété de bâtiments qui n’attendent qu’à servir à nouveau ? »
Un des points-clés est de trouver un usage et des occupant·e·s. Cet aspect de l’occupation est capital, puisqu’un bâtiment inhabité et non entretenu glisse sur la pente de l’insalubrité en moins de deux ans. Un gouffre économique pour l’ayant droit, une aubaine pour l’acquéreur·euse.
L’inoccupation de logements est une aberration sociale et environnementale. Il existe différents outils de lutte contre les logements inoccupés prévus dans le Code wallon de l’habitat durable.
- Beaucoup de communes ne disposent pas d’un cadastre clair qui représente la base nécessaire contre ce fléau, malgré l’obligation de produire annuellement un rapport à destination de la région.
- La mise en place d’une véritable taxe complémentaire à l’amende régionale sur les logements inoccupés qui soit effectivement appliquée. Un régime d’exonération incitatif doit avant tout pousser les propriétaires à la rénovation et à la réintégration du bien sur le marché locatif.
- Les partenariats avec des opérateurs immobiliers (dont les agences immobilières sociales) pour la prise en gestion des biens inoccupés représente souvent un moyen d’action efficace ;
- Les aides prévues pour la réhabilitation et la mise en gestion des logements inoccupés doivent être revues à la hausse dans les budgets communaux
- Presque la moitié des communes ne mettent toujours pas en place des politiques de sensibilisation et d’information pour lutter contre la vacance immobilière. En informant les citoyen·ne·s sur les primes auxquelles il·elle·s ont droit ou encore les opérateurs immobiliers qui sont à leur disposition, cela accroit les chances de ne pas devoir faire face à des biens vacants.