La Wallonie est une terre d’eau ! Notre région possède plus de 26 000 km de cours d’eau qui façonnent nos paysages. Notre sous-sol, riche en eaux souterraines, nous assure une eau en quantité suffisante, juste sous nos pieds.
Pourtant nos ressources en eau se dégradent en qualité (pollution des eaux souterraines par les engrais et pesticides, pollution des eaux de surface par les rejets d’égouts) et en quantité (tendance à la baisse du niveau d’eau souterraine de plusieurs aquifères). Quel rôle pour les communes dans ces défis ?
Continuer la lutte contre la Pollution des cours d’eau
La qualité des eaux de surface s’est nettement améliorée sur la dernière décennie grâce à la mise en place d’un réseau d’égouttage et de station d’épurations performant. De nombreux défis restent cependant à relever :
- assurer le bon fonctionnement du réseau d’égouttage existant via l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’entretien du réseau d’égouttage;
- s’assurer du bon raccordement des privés au réseau d’égouttage;
- contrôler la mise en place des systèmes d’épuration individuelle dans les zones du territoire communal soumise à épuration autonome.
Améliorer la Résilience du territoire face aux manques et aux excès d’eau
Depuis 1993, toutes les communes wallonnes ont connu au moins un évènement d’inondation, que ce soit par débordement de cours d’eau ou par ruissèlement. En effet, notre densité d’habitat, le nombre élevé de cours d’eau dans notre région ou encore l’intrication des zones agricoles et des zones d’habitat nous rendent vulnérables aux inondations. Ces évènements ont un coût qui est supporté par les riverains (50 %), les agriculteurs (25 %) et les collectivités (25 %).
A inverse, en période de manque d’eau, les communes peuvent décider de mettre en place des restrictions à l’utilisation et toutes ne sont pas égales face à l’approvisionnement. Certaines communes sont encore responsables de la production et distribution de l’eau sur leur territoire.
Face à ces manques et excès d’eau, plusieurs leviers sont dans les mains des communes :
- ne pas autoriser les constructions et l’imperméabilisation en zone inondable, en zone de source, en zone humide ou d’épanchement de cours d’eau ;
- lors de l’instruction d’un permis, vérifier que toutes les solutions de gestion et d’infiltration des eaux à la parcelle ont été considérées et mises en place ;
- donner l’exemple, dans les espaces publiques communaux, via une désimperméabilisation des espaces et la mise en œuvre de systèmes de rétention des eaux de pluie (noues, pieds d’arbres végétalisés etc.) ;
- mettre en œuvre les mesures des P.A.R.I.S qui sont du ressort de la commune, en donnant une priorité aux mesures de mise en place de solutions basées sur la nature ;
- édicter des règlements communaux de conservation de la nature visant à protéger la biodiversité et les zones sensibles pour le maintien de l’eau en période de sécheresse, en interdisant les travaux dommageables tels que le comblement de mares, l’assèchement de zones humides, etc. ;
- en l’attente de règlementation régionale sur la hiérarchisation des usages de l’eau en période de sécheresse, mettre en place des restrictions à l’utilisation de l’eau le plus en amont des périodes de stress et de manière harmonisée entre communes avoisinantes.