Intégrer la biodiversité dans l’aménagement
La présence de la faune et la flore ne se limite pas aux seules réserves naturelles et espaces verts ruraux. De nombreuses espèces se rencontrent autour de nos habitations et certaines sont même inféodées au bâti. Leur présence est cependant conditionnée à la disponibilité de suffisamment de micro-habitats et de ressources alimentaires dans les environs immédiats, fournies grâce à des aménagements qui tiennent compte de la biodiversité ou à la présence de zones où la végétation est laissée en libre évolution ou avec une gestion limitée. Il est donc essentiel, en vue de préserver la richesse des écosystèmes, de veiller à la biodiversité présente sur les sites, y compris la biodiversité « ordinaire » (moineaux, mésanges, etc., chauve-souris et autres), de leur faire une place lors de l’aménagement des abords et espaces verts urbains.
Les types d’aménagements consisteront principalement à végétaliser les abords et le bâti, à inclure des aménagements
et minimiser les dangers pour la faune (ex : collisions avec les vitres). Par exemple : verger haute-tige, haie indigène, points d’eau, etc.
Canopea demande à cet effet que soient adoptées les mesures suivantes :
A) Adopter un référentiel wallon sur l’intégration de la biodiversité dans le bâti et dans les espaces, à l’image du référentiel sur les quartiers durables.
B) Sensibiliser, former et encadrer les professionnels du secteur des espaces verts et de l’aménagement du territoire (urbaniste, CATUs, responsable des travaux publics, etc.) à l’intégration des dispositifs de la biodiversité grâce à des formations, fiches techniques, plate-forme d’échanges, etc. créés en collaboration avec le milieu naturaliste
Intégrer la biodiversité dans le bâti
Plusieurs espèces ont trouvé dans nos habitations des conditions optimales pour se reproduire et s’y réfugier. C’est le cas des moineaux domestiques et friquets, des martinets noirs, hirondelles de fenêtre et rustique, chouette hulotte, effraie et chevêche d’Athéna, diverses espèces de chauves-souris, lérot, etc. Plusieurs de ces espèces ont un statut de conservation défavorable en Wallonie (moineau friquet par exemple). Les travaux de rénovation et d’isolation en particulier font disparaître toutes les anfractuosités, ce qui constitue une perte d’habitats pour ces espèces sensibles.
Il est donc indispensable d’intégrer cette composante dès le début de la conception de nouveaux bâtiments ainsi qu’à l’occasion des rénovations grâce à différents dispositifs qui permettent d’intégrer la biodiversité dans le bâti. Tenir compte de la biodiversité dans le bâti c’est aussi fournir les ressources alimentaires à travers des aménagements pour la nature à l’extérieur, qui sont indispensables pour le maintien des espèces des milieux urbanisés (voir “Aménagement du territoire”).
Quelques exemples : façades vertes avec revêtement végétal apposé, façades vertes avec paroi végétale séparée, murs végétaux, toitures vertes intensives et semi-intensives, toitures vertes extensives, toitures en eau, toitures « brunes », nichoirs et gîtes adaptés, accès aux espaces aménagés pour la biodiversité à l’intérieur du bâti, adaptation de l’éclairage extérieur, etc.
Nous proposons de :
A) Adopter un référentiel wallon sur l’intégration de la biodiversité dans le bâti et dans les abords, à l’image du référentiel sur les quartiers durables.
B) Rédiger des clauses techniques dans le Cahier des Charges Type Bâtiment – CCTB
C) Sensibiliser, former et encadrer les professionnels du secteur de la construction (entrepreneurs, architectes, maître d’ouvrage, etc.) et de l’aménagement du territoire (urbaniste, CATUs, responsable des travaux publics, etc.) à l’intégration des dispositifs de la biodiversité grâce à des formations (universités et formations continues pour les professionnels déjà actifs), fiches techniques, plate-forme d’échanges, etc. créés en collaboration avec le milieu naturaliste
D) Sensibiliser et informer le grand public sur l’importance d’intégrer la biodiversité dans leurs travaux de construction et rénovation
E) Procéder à un diagnostic écologique avant travaux (identifier les habitats et espèces présentes, préserver les trames écologiques, la végétation présente, phaser les travaux en fonction des cycles de vie des espèces présentes (nidification, hibernation, etc.)