Les freins au développement de l’éolien sur le territoire wallon sont nombreux : il s’agit d’être en ligne avec les objectifs climatiques, le respect de la biodiversité, des paysages et des habitants. Soulignons que l’objectif éolien pour 2030 fixé par le Plan climat (6200 GWh/an en 2030) est uniquement en ligne avec une trajectoire 100 % renouvelable, à condition de réduire nos consommations d’électricité bien au-delà des objectifs de ce Plan. Cet objectif minimum peut être atteint par un développement des parcs mais aussi par le « repowering » qui, à lui seul, peut en couvrir une large part.
La Pax eolienica 2 proposée en fin de législature et qui propose un catalogue de mesures (révision et simplification du cadre, diminution des durées de procédures, etc.) doit être intégralement appliquée mais elle ne suffira pas à atteindre l’objectif.
Dans sa contribution à la Pax eolienica, Canopea identifie quatre axes de travail prioritaires pour la prochaine législature :
Une planification territoriale
Une certaine anarchie demeure dans le développement territorial de l’éolien (premier arrivé, premier servi). La ruée vers les terrains propices au développement éolien a entraîné une spéculation foncière avec des répercussions sur le coût des projets, sur le prix des terrains agricoles et un impact négatif sur l’image du secteur. Une meilleure planification permettrait en outre une meilleure prise en compte des impacts de l’éolien sur la biodiversité et les paysages.
L’autorité publique devra remettre de l’ordre et imposer une meilleure planification territoriale.
La nouvelle directive renouvelable prévoit d’ailleurs qu’ « un déploiement plus rapide des projets dans le domaine des énergies renouvelables pourrait être soutenu par une planification stratégique effectuée par les États membres ».
Dans notre position sur la Pax eolienica, Canopea préconise de :
a) définir les zones propices au développement éolien, après enquête publique, afin de susciter un débat citoyen ;
b) promouvoir la planification au niveau régional et communal (notamment au travers des plans POLLEC) et ;
c) promouvoir des systèmes d’attribution d’emplacement par appels d’offres assortis de critères environnementaux, sociaux et économiques.
d) développer un master plan régional pour le repowering des parcs et dans les zones ouvertes récemment au développement éolien.
Un cadre législatif et juridique clair
« La plupart des problèmes qui arrivent devant le Conseil d’Etat trouvent leur fondement dans la réglementation en vigueur. Et si le Conseil d’Etat est amené à se montrer tatillon, c’est parce que le législateur, lui, s’est montré un peu léger et n’est pas allé assez loin sur certains aspects du développement éolien » posait déjà Christophe Harveau de Energie commune en 2015.
a) Il est donc crucial de sécuriser au plus vite la réglementation wallonne en la matière (conditions sectorielles, CoDT) ou de la clarifier